Il fait ses premiers séjours à Challes-les-Eaux en 1956 pour un pré-stage instructeur et en 1957 pour le stage instructeur lui-même. Il est recruté comme moniteur avion à Carcassonne puis il est nommé au centre national de Challes début 1960. Il est alors le benjamin de l’équipe des moniteurs.
C’est une époque où le vol à voile est en train de disparaître de l’activité du centre, mais André Pardon en reste un des pratiquants les plus assidus. Pour compléter son expérience vélivole, il est mis entre les mains de Serge Lizère. Sur proposition de ce dernier, lors d’une mémorable tentative en Breguet 902 de rejoindre le Semnoz par un itinéraire "sortant des sentiers battus de la chaîne du Revard", ils sont contraints à un atterrissage d’urgence à Aillon-le-Jeune, qui se solde heureusement par le seul endommagement du train d’atterrissage. Suivant les traces de René Branciard qui a réussi auparavant ainsi son épreuve de 300km but fixé en planeur, il tente cette épreuve en Super-Javelot, avec remorquage au Semnoz par R.Branciard et contrôle du départ par le chef de centre Jean Gourbeyre faisant office de commissaire officiel. Le vent et les pentes le portent ainsi au sud de la Drôme, mais en ces temps où l’onde de Rochecourbe n’a pas encore été mise en évidence, il ne rencontre pas de conditions suffisantes pour traverser la Vallée du Rhône, et la tentative s’arrête là.
En 1962 il quitte Challes pour retourner à St Yan, cette fois comme moniteur. C’est une promotion pour un pilote professionnel, mais son épouse regrette son existence chambérienne, et ils reviendront régulièrement pour le plaisir en Savoie.
En 1965 il retourne même enseigner à Challes pendant deux mois. En effet plusieurs moniteurs challésiens doivent assurer momentanément l’encadrement de stages à St Yan, et Jean Gourbeyre, qui l’apprécie beaucoup, demande à ce que Pardon lui soit « prêté » en échange.
En 1966 il quitte le service de la formation aéronautique pour partir à Air Algérie où il restera quatorze ans. Il commence comme copilote sur DC-4, puis est nommé à un double poste de copi Caravelle et instructeur DC-3 ! Après un stage aux USA chez Boeing, il est nommé copi sur B-727. Il passera commandant de bord sur Convair, puis sur Caravelle, B-737 et B-747.
En 1980 il quitte Air Algérie, qui préfère désormais les pilotes nationaux aux expatriés. Il transite par EAS sur B-737 avant de se lancer dans la grande aventure Air Outre Mer. Il est en effet un des deux premiers pilotes recrutés par la jeune AOM, envoyé en stage de qualification sur DC-10 avant même que les avions ne soient achetés ! Logiquement, il sera par la suite nommé responsable de la formation de cette compagnie, avant d’en prendre sa retraite à 64 ans, titulaire de 24.000 heures de vol.
Aujourd’hui, à 78 ans, il en a même 26.000 car il a continué à voler et à instruire, à Macon en avion et à St Auban (et un peu à Villefranche) en planeur. Il vient seulement de laisser tomber sa qualif instructeur planeur mais ne manque jamais, chaque année, de venir faire son petit pèlerinage à Challes.
Pas de photos d'André Pardon lui-même pour l’instant, mais comme il m’a promis d’en apporter en mars lors de sa prochaine visite, j’en ajouterai par la suite…