Le 22 juin 1944, un pilote du Squadron Polonais 315, T.Tamowicz, touché au cours d’un straffing, fut contraint à l’atterrissage forcé sur le territoire allemand ; Son chef, l’as E.Horbaczewski atterrit près de lui et, après s’être défaits de leurs parachutes, ils grimpèrent à deux dans le cockpitt et rentrèrent ainsi jusqu’en Angleterre. Cette histoire, qui fit le tour des unités, incita par la suite d’autres pilotes à sauver ainsi leurs camarades de la captivité. Néanmoins, la sensation d’avoir parfois besoin d’un peu plus commençait à se faire sentir.
Si l’histoire du P51 Mustang a été maintes fois contée et racontée, peu d’auteurs se sont penchés sur les méconnues versions multiplaces que sont le P51D’ Backfire-Mustang et le P51T Cerbère.
Wattisham :
La base anglaise de Wattisham reçu, du 15 mai 1944 au 16 avril 1945 le 479th Fighter Group « Riddle’s Raiders », composé des 434th, 435th et 436 Fighter Squadrons. Equipé à l’origine de P38, le groupe reçu ses Mustang à partir d’octobre 1944. Les deux versions peu ordinaires du Mustang que nous vous présentons aujourd’hui ont été réalisées par ses unités de maintenance.
Le P51D’ Backfire-Mustang
Avant même l’aventure des pilotes polonais que nous vous avons rapportée, la nécessité de disposer d’un Mustang biplace se fit quelquefois ressentir au point que dès 1943 plusieurs P51B furent transformés en unité, sans aucun standard et selon les moyens à disposition. A l’apparition du D, il fut procédé de même sur quelques appareils. Alors que la modification la plus généralement effectuée consistait à aménager l’arrière du poste de pilotage pour y glisser un siège d’appoint, une véritable version biplace à mitrailleur arrière fut mise au point pendant l’hiver 1944-1945 à Wattisham.
Ce fut un appareil du 434th Fighter squadron, le L2-Z, qui fut choisi pour cette expérimentation lors de son passage sur cette base pour sa seconde AAEMH (Airframe and Engine Major Overhaul) depuis son arrivée au front ! On greffa pour cela sur la verrière d’origine du Mustang, découpée un peu en arrière des épaules du pilote, un arrière de verrière de Westland Skua, dont un grand nombre se trouvait stocké sur cette base avant l’arrivée des Américains. Cette tourelle dut elle-même être modifiée pour permettre le montage d’un affût quadruple de mitrailleuses Browning de 12,7 mm.
Les vols d’essai de l’appareil, surnommé localement P51D’ Backfire-Mustang », furent réalisés par le Lt.Col Sidney S « Sid » à partir du 21 janvier 1945. Ils montrèrent que la formule n’était pas dénuée d’intérêt. Cependant la supériorité de l’aviation américaine à ce tournant de la guerre n’imposait même plus le besoin d’une protection arrière pour les chasseurs d’escorte et la décision fut prise d’arrêter là cette expérience à peine un mois plus tard.
Le P51T CerberianPlutôt que d’être remis au standard D. l’appareil fit l’objet d’une nouvelle modification, beaucoup plus ambitieuse.
Il s’agissait de transformer une cellule de P51 en bi/triplace côte à côte, par élargissement du fuselage et montage d’une verrière de Mosquito, obtenue à titre de prêt personnel de Geoffrey De Havilland, que le Lt.Col Sidney avait rencontré deux mois plus tôt dans une réception.
L’utilisation était prévue normalement avec un pilote et un navigateur, mais un troisième siège fut monté entre les deux autres, en prévision d’un possible sauvetage « à la polonaise », ou simplement d’un convoyage avec un mécanicien. L’étroitesse du fuselage, cependant, ne permettait pas d’envisager une utilisation en triplace opérationnel.
Les travaux d’adaptation furent plus longs cette fois-ci, et ce n’est que le 01.04.45 que « Sid » décolla son étrange monture, renommée "P51T Cerberian" de la piste de Wattisham. L’annonce de l’armistice fut aussi celle de l’arrêt du projet, mais la formule fut quand même à l’origine de la conception de l’Intruder, quelques années plus tard.
Note: cet "article" est complètement bidon. C'était un poisson d'avril que nous avions rédigé en 2003 pour le site http://www.aerostories.org/~aeroforums/forumhist/ Les "photos" ont été réalisées par l'illustrateur Nicolas PugCa a bien marché, et ces avions sont depuis, cités (en tant que fake car la supercherie a quand même été dévoilée) dans le livre de Christophe Meunier "Mustangs virtuels" mais on avait été pardonnés... :-))
http://cmeunier.chez-alice.fr/MV02A.pdf (page 87)
