mercredi 4 janvier 2017

La dramatique fin de l’AIR-102 F-CATS

 
 
Dans “Vieilles Plumes” n°25, paru en cette fin d’année 2016, on aiguise notre curiosité en citant la fin peu banale, car ferroviaire, de l'Air-102 F-CATS. Jean-Pierre Vallet, témoin en son temps de l’aventure, a bien voulu nous la raconter: 
 
“J'ai assisté à la fin de cette merveilleuse machine sur laquelle j'ai effectué quelques vols qui m'ont définitivement converti au Vol à Voile lorsque que j'étais débutant. Je me rappelle pas très bien du jour de l’événement, mais ce devait être au cours du printemps 1976. J'étais l'instructeur de service sur la plateforme de Moulins-Avermes, en piste Nord qui est grosso modo parallèle à la voie ferrée Moulins/Paris, à moins de 500m l'une de l'autre. J'aperçois l'AIR 102,plus tout à fait en local, qui se dirige vers la piste, mais avec les aérofreins quelque peu sortis. A l'époque pas de VHF dans nos planeurs et donc impossible d'intervenir. L'observant sans cesse, je m'aperçois qu'il doit manœuvrer la commande d'aérofreins à l'inverse du résultat qu'il recherche. Je comprends que le contact avec le sol va se terminer sur la voie ferrée. J'attends, espérant que le planeur passe au dessus des voies, mais le voilà avec les aérofreins complètement sortis et se fracasse au milieu des rails et autres obstacles longeant la voie. Aussitôt je me précipite vers l'habitation la plus proche pour appeler la gare de Moulins (à cette époque pas de téléphone portable!!) afin d'informer qu'un planeur est posé sur les voies. La circulation des trains est immédiatement bloquée entre Moulins et Nevers. Puis je m'empresse d'aller prendre des nouvelles du pilote. Pas de graves blessures. Le pauvre AIR 102 a le fuselage en plusieurs morceaux et une aile (je ne me souviens plus laquelle) détruite, l'autre aile est intacte. On nous autorise à enlever l'épave dans l'après-midi pour libérer le trafic ferroviaire. Pour l'anecdote, quelque mois plus tard, j'ai reçu une lettre de remerciement de la SNCF avec un chèque assez conséquent pour l'époque"