Petite anecdote (dé-)neigeuse: sur l'aérodrome de Challes-les-Eaux les hangars le long de la nationale que certains ont bien connus en stage servent depuis la fermeture du centre national d'entrepôts aux services de l'Equipement, et hébergent notamment des chasse-neige.
Les relations de bon-voisinage aidant, un hiver où la neige était tombée dru au début des années 80, Pierre Pellier, le chef-pilote, alla trouver le responsable des chasse-neige et lui demanda s'ils ne pouvaient pas nous déneiger la piste, afin que l'on reprenne les vols.
Choses dite, chose faite, et en un tournemain la piste était redevenue noire, et toute la neige accumulée sur les bords...
Lors des premiers essais il fallut bien déchanter: les congères ainsi créées étaient des plus dangereuses pour les grandes ailes des planeurs, susceptibles de partir en cheval de bois à la moindre tenue d'axe approximative, et on renonça à voler. Et non seulement ce jour-là mais tous les suivants, car il n'y a rien de plus long à fondre que la neige tassée par sa manipulation mécanique.
Alors, aux chutes de neiges suivantes, une nouvelle technique fut mise au point par le chef-pilote (c'est bon, y'a prescription...): dès que le temps se calmait, il prenait sa voiture et éventuellement se faisait aider par des volontaires avec les leurs et ils allaient rouler sur la piste en long, en large et surtout en travers avec moult dérapages style "rallye neige-et-glace".
Le but était de refaire apparaître le bitume. Ensuite, aux premiers rayons de soleil, la piste se déneigeait ainsi d'elle-même très rapidement.
Moralité, sur un aérodrome, à défaut de patienter, il vaut mieux un décapeur thermique qu'un chasse-neige...